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Texte libre

"Le vrai voyageur va à pied. Et encore, la plupart du temps, il est assis."

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Comme vous le remarquerez, le blog n'est plus mis à jour depuis mon retour et pour cause. Mais pour permettre au plus grand nombre d'en profiter, je le laisse en ligne et intact puisqu'à mon grand étonnement, il y a encore régulièrement des visiteurs.
Si vous préparez un voyage et que vous avez besoin d'infos, vous pouvez toujours m'écrire ici: sancho3000@hotmail.fr
Bonne lecture.



Vous ne savez plus où vous en êtes? Vous saurez au moins où je suis... ou presque, on va pas chipoter pour quelques centaines de km, non? Alors ouvrez bien vos mirettes, je vous ai gardé une petite place dans mon sac! Promis, très bientôt, des nouvelles du Transsibérien, de la Mongolie, de la Chine, du Vietnam, du Cambodge, du Laos aussi et de la Thaïlande...


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29 décembre 2005 4 29 /12 /décembre /2005 12:44

Les trajets sont decidements de plus en plus delectables. Je m'en vais vous raconter celui d'aujourd'hui qui valait bien le detour. Mon hoteliere m'avait conseille de prendre le train a 2H de l'apres-midi, mais leve a 8H (j'ai l'incomprehensible habitude d'etre reveille aux aurores mais tout de meme 2H apres le vietnamien moyen) , je me voyais mal attendre des heures dans la ville de Qui Nonh ou j'etais arrive la veille au soir sous une pluie battante a peine rafraichissante. Le voyage n'avait rien eu d'extraordinaire et hormi son front de mer (dechaine), la ville n'avait rien de particulierement interessante. Apres une bonne nuit bercee par le bruit des vagues et du vent, j'etais donc pret a reprendre la route. L'hoteliere m'avait parle d'un glissement de terrain sur la route mais le probleme avait sans doute ete regle me dit-elle. S'il ne l'avait pas ete pensais-je en me rendant en mobilette a la gare routiere, cheveux aux vent ( cheveux gras au vent devrais-je dire, pour cause de pas d'eau chaude a l'hotel), ils le sauront surement a la compagnie de bus. Pas de probleme pour prendre un billet dans un minibus aux sieges etonnamemt confortables, ce qui laissait presager de pouvoir marcher normalement en arrivant. Parfait. Apres 20mn d'attente, le bus quitte la gare pour s'arreter 50m plus loin et faire quelques aller-retour afin de remplir les sieges vides, ou meme en inventer s'il y a du monde en plus. Le train-train habituel. Depart une demi-heure plus tard et rien de particulier pendant les deux premieres heures, ca klaxonne allegrement, ca double sans visibilite, ca chiale dans l'auto-radio, ca s'arrete pour laisser descendre ou faire monter du monde. Puis apres un arret et un bref conciliabule, on nous annonce qu'il faut payer un peu plus parce que la route est bloquee et qu'on doit faire un detour. Soit. Nous nous enfoncons donc dans les rues du village pour arriver en bord de mer a une route flambant neuve, sur le premier km en tous cas, parce qu'apres c'est le bourbier. On se serait cru au Vietnam en 72 (tu te souviens Rico?). Je me demande encore comment nous avons pu passer en mimibus sur ce melange d'eau, de boue et de sable et je me voyais deja entrain de pousser, dans la fange jusqu'au genoux. Toujours est-il que ca a passe et que nous avons rejoint l'asphalte un peu plus loin et suivi une route de bord de mer magnifique ponctuee de petits villages de pecheurs et de glissements de terrains qui occupaient parfois les 2/3 de la route avec leur rochers, leur sable et leurs arbres. Mais pas de problemes puisque nous etions seuls sur la route et j'avais tout loisir pour regarder la mer agittee et brune le long des cotes sur la gauche et les arbres qui vegetaient abondamment sur la droite.  Les moments delicats etaient les villages que nous traversions parce que les routes ne font que relier les villages. Une loi bizzaroide doit interdire d'en macadamer les rues. Apres etude du bourbier et du meilleur "chemin" a prendre, chacun etirant son cou pour voir et donner son avis,  j'ai eu quelques frayeurs lorsqu'on ne pouvait eviter les nids d'autruches (beaucoup, mais alors beaucoup plus grand qu'un nid de poule) boueux et que le car penchait  dangereusement d'un cote (mon cote...), les roues glissant plus qu'adherant au sol. Mais apres une derniere cote que le chauffeur a reussi a gravir je ne sais comment, il a eu droit a une salve d'applaudissements et nous avons repris de plus belle. Un ciel bas et gris lachait sans discontinuer son lest mais la pluie etait si fine qu'on croyait la voir tomber au ralenti. Finalement, les nuages devinrent si fin que la pluie semblait etre "sui generis" et on devinait le soleil au-dessus.  Apres un arret repas et 4H de routes pour 60 km, la mine soulagee du chauffeur me fit comprendre que le pire etait passe. En reprenant la route nous devions comprendre pourquoi nous etions seuls sur la route: bloquee par la police, une file de camions et de bus de 2 ou 3 km au moins (et ce n'est pas une exageration vieto-marseillaise) attendait de pouvoir passer. Nous allions dans le bon sens! Une vieto-suisso-germaine lachait "oh my god!" a chaque virage en voyant la file s'alloger, si bien que le chauffeur hillard criait par sa fenetre "au mai gaud!" (traduction approximative) aux chauffeurs qui attendraient des heures pour passer. Enfin, entoures de pret par les arc-en-ciels dont certains culminaient a 5m de haut, nous filions sur la route deserte et humide auquel le soleil (enfin...) donnait des reflets d'argent. J'en venais a regretter que la seconde partie du voyage ne soit pas aussi sportive que la premiere mais elle se fit si rapidement que j'arrivai enfin a atteindre une ville avent la nuit, un exploit...  certainement mon meilleur voyage jusqu'a maintenant et je vous assure que ca valait le detour. Le voyage continue demain, toujours plus au sud jusqu'a la paisible plage de Mui Ne, qui soleil ou pas, sera un tres bon endroit pour passer nouvel an.

Bonne annee a tous.       

Ah! j'allais oublier, je vous ecris en tong, pantalon fin et chemisette ( toute frippee apres un mois et demi au fond du sac...), l'air est moite et les cocotiers epanouis, sur la croisette locale volent les chauv-souris et gambadent les rats (et oui, tout n'est pas rose quand meme). 

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