Et voila enfin de quoi cloturer la premiere partie de ce voyage, le trajet jusqu'au Vietnam. D'abord, je dois avouer un peu honteusement que l'avion coutant a peine plus cher que le train, j'ai prefere troquer un voyage de 44H en train contre un voyage de 3H en vaion jusqu'a Kunming. Trop de temps perdu sur mon visa Vietnamien deja et l'impression que j'allais largement me rattrapper plus tard en voyageant en indochine. Je ne pensais pas si bien penser ( jolie formule n'est-ce-pas? c'est de moi, je vais faire breveter...) et par un juste retour des choses... mais procedons par etapes, sinon, vous ne comprendrez rien. Pas de probleme pour l'avion ni pour me rendre a la gare de bus: ma caligraphie chinoise est visiblement tres lisible, heureusement, vu le temps que je mets a recopier soigneusement une lettre. La je prends un tiquet pour un bus de nuit cense m'amener le lendemain matin a la frontiere vietnemienne. Une 12aine d'heures de bus de nuit dans un bus a couchette, "pas de quoi fouetter un chat" me direz vous. C'est aussi ce que je pensais "pas de quoi fouetter un chat Jean, qu'est-ce que tu vas bien pouvoir leur raconter??"). Et la je tombe sur le pire bus de l'histoire des bus. En tout cas, c'est le pire des 50 qui attendent de partir sur la place. Vetuste a souhait, couleur vert tres moche, plus petit que les autres. L'odeur d'urine a l'interieur collait tres bien avec l'apparence exterieur. Evidemment j'avais la derniere place libre du bus, c'est-a-dire la pire:
Ne me demandez pas ou je mettais mes pied, je sais pas trop non plus. Ce qu'on peut dire, c'est qu'une fois calle sous la couchette devant la mienne, je ne craignais pas les cahots de la route et qu'au moins j'avais mon sac a portee de main. Depart vers 19h30 donc apres avoir vainement essaye de faire changer mon tiquet. Bonne nouvelle, une fois le parking quitte, je me suis rendu compte que l'odeur d'urine venait de l'exterieur du bus. Pendant la nuit, je sieste comme je peux et ne m'inquiete pas trop quand le bus s'immobilise. Mais deux heures plus tard, au petit jour, nous n'avons toujours pas bouge a part pour mieux nous serrer sur le bord de la piste. Je sors donc pour voir ce qui se passe et decouvre que la route est coupee. Je pense tout d'abord a un glissement de terrain mais je me rends compte qu'un tracto-pelle balance des rochers et de la terre depuis le haut de la colline sur notre route. Pas moyen de passer:
Du coup, je prends mon mal en patience en constatant avec bonheur que l'air est tiede et humide, que ca sent la boue et que nous sommes entoures de collines verdoyantes, ca rapelle le Costa-Rica a la fin de la saison des pluies et ca fait du bien. D'ailleurs les chinois nous assurent vers 11H que dans une heure on repart. En fait, a 13H le tracto-pelle arrive (Chouette! me dis-je, ils se sont rendus compte qu'il y a 50 vehicules qui attendent) pour, je pensais naivement avec mon esprit occidental et cartesien, deblayer la route et nous permettre de passer. Trop facile... en fait les chinois ont trouve vachement plus interessant de creuser pour faire aller notre piste a celle qui longeait le riviere, 12m a pic plus bas, et nous permettre de remonter de l'autre cote. Interessant. Au moins l'attente fut remplie par la contemplation de cette activite, pour moi comme pour les Chinois. J'ai d'ailleurs vachement apprecie leur patience et leur calme inebranlable. Dans ces situations, il n'y a rien de pire que quelqu'un qui rale "mais qu'est-ce-qu'ils font??!! Ohla la!Quelle organisation!!!" . Le mec se debrouillait tres bien en en fait j'aurais vachement aime etre conducteure de caterpillar. Le voila en pleine action:
Malgre toute sa bonne volonte, il n'a pas pu nous faire repartir avant 19H. A mon grand etonnement, avant de laisser partir tout le monde, ils ont passe la piste au rouleau compresseur, genre perfectionnistes, pour qu'on ai pas attendu pour rien et que la route construite specialement pour nous soit de bonne qualite. Apres quelques autres arrets inoppines qui ne me laisserent ni-chaud ni -froid, ayant abandonne depuis longtemps l'idee de passer la frontiere dans la journee ni meme d'y arriver avant la nuit, nous sommes finalement arrives a destnation apres 27 heures de voyage. Comme dans un reve..